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ROMAN

survivre aux crépuscules roman dystopie anticipation indépendance résilience

Après la pandémie de SARS-CoV-2, la guerre déclenchée à l’Est n’avait fait qu’empirer le problème. Les mesures de rétorsion voulues par l’Union européenne étaient un fiasco. Pire, elles se retournaient contre elle. La Russie tenait bon. Avec le blocus de Taïwan, la Chine avait, elle aussi, décidé de passer de la parole aux actes. On commençait doucement, insidieusement, à rentrer dans une économie de guerre. Un scénario à la grecque de 2011-2012, en beaucoup plus vaste et plus profond, sans perspective immédiate d’amélioration.

 

L’hiver avait commencé depuis quelques mois et les températures à l’intérieur des appartements ne pouvaient excéder, par arrêté préfectoral, les treize degrés. L’hiver, l’électricité était coupée entre 20 h et 6 h. Par moment, même durant la journée des coupures intempestives avaient lieu. J’étais de plus en plus persuadé que j’avais fait le bon choix en mettant à l’abri les miens à Bouffevent. J’allais couper ma radio AM/FM lorsqu’un message des autorités locales annonça qu’à partir de demain soir, 21 février, le gaz ne fonctionnerait plus qu’entre 6 h et 8 h, puis entre 18 h et 20 h, et ce pour une période indéterminée.

 

Ma décision était prise. Demain en journée je réglerai les dernières questions. Je rendrai aussi une ultime visite à mon ami d’enfance pour l’informer de mon départ et tenter de le convaincre de partir. Puis quand la nuit tombera, après le crépuscule, je me fondrai dans sa noirceur pour disparaître…

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